La poésie est la première forme de littérature chinoise issue des chansons folkloriques avant même l’existence de la langue chinoise écrite. La première anthologie de poèmes anciens, Shi Jing (Livre de Odes), qui est appréciée par les érudits pour sa signification littéraire et historique, remonte entre le 11ème et le 6ème siècle avant JC. Conventionnellement, la poésie chinoise est divisée en quatre classes : 诗 shi , 辞 ci, 歌 ge et 赋 fu. Il existe d’autres parts différents styles, qui connaissent une évolution au fil du temps.
Histoire de la culture poétique
La rime a toujours été un élément essentiel de la poésie chinoise. La forme 诗 shi est issue du Shi Jing 诗经 – un recueil de poèmes écrits en vers quadrisyllabiques. Au lieu de glorifier les dieux et les héros comme c’était le cas dans les premiers poèmes d’autres cultures, ces poèmes présentaient la vie quotidienne des paysans: leurs peines et leurs joies, leurs occupations et leurs festivités. Caractérisés par la simplicité du langage et de l’émotion, ils ont marqué le début de la poésie chinoise.
Qu Yuan, un poète de l’État de Chu (IVe siècle avant JC), a écrit Chuci 楚辞 (Élégies de Chu), pionnier d’une forme unique de poésie chinoise classique, à la fois romantique et mythologique. Vint ensuite yuefu 乐府(les grandes ballades), un terme général pour les chansons et ballades folkloriques de la dynastie Han.
L’apogée de la poésie, comme tant d’autres formes d’art chinois, est venue sous la dynastie Tang (618-907) – une période de paix générale et de prospérité. Plus de 50 000 poèmes écrits par 2 200 poètes au cours de ces 300 ans sont encore connus aujourd’hui. Li Bai 李白 (701-762), « l’Immortel », et Du Fu 杜甫 (712-770), « le sage », sont les deux figures de proue de la poésie chinoise.
Dans la dynastie Song (960-1279), alors que la poésie en cinq et sept syllabes (wuyan / qiyan) et d’autres formes classiques était généralement considérée comme quelque peu inférieure, la poésie de type 辞 ci se développe. Le chagrin des veuves et des femmes divorcées qui ont été séparées de leurs maris a constitué le thème principal du ci dans ses premiers stades de développement. Avec le temps, les thèmes sont devenus de plus en plus divers, suivant les changements de la société, tout en restant pour la plupart assez intimiste.
Variances et classifications poétiques
La « vieille poésie » 古诗 gushi est arrangée en cinq, six ou sept syllabes, ou en vers longs et courts. En règle générale, les rimes peuvent être changées à presque n’importe quel endroit. Beaucoup plus de liberté est donc permise.
Le style 律诗 lushi ou vers codifié apparaît sous la dynastie Tang (618-907) et doit contenir au moins deux couplets dits parallèles. En plus du parallélisme dans le contenu, il existe également un parallélisme phonétique ou un parallélisme des tons.
绝句 jueju (vers abrégé) n’a que quatre lignes de cinq ou sept syllabes, chacune avec le moins de mots possible et un ton haut.
D’autre part, toujours sous la dynastie Tang, nait une nouvelle forme poétique appelée 词 ci , écrite sur de la musique avec des motifs tonaux stricts et des schémas de rimes en nombre fixe de lignes et de mots. C’est donc un poème à chanter « sous un air musical préexistant ».
Le 歌 ge (chansons et poèmes écrits sur des mélodies folkloriques),de son coté , ne diffère de la poésie que par son origine musicale ou mélodique. La différence entre ge et ci est minime : la musique instrumentale accompagne toujours le ci, mais l’accompagment du ge était principalement vocale.
La forme en vers 赋 fu, quant à lui, est un type de prose propose une description poétique, de paysages idylliques, de romances lyriques, avec un vocabulaire riche et abondant, mettant en scène la splendeur des lieux et modes de vie de l’aristocratie. Souvent, le fu se présente comme un groupe de couplets parallèles de longueurs variables.