Sun Yat-sen « le père de la révolution chinoise » 孫逸仙

Sun Yat-sen « le père de la révolution chinoise » 孫逸仙

Parmi toutes les dynasties qui se sont succédées en Chine la dynastie Qing 清朝 (1644-1911) d’origine mandchou est la dernière dynastie impériale à avoir progressivement imposé son règne sur la Chine. Les Mandchous, ces envahisseurs venus d’au-delà de la grande muraille, font pression sur la frontière septentrionale depuis longtemps. Leur conquête de la Chine est longue et ponctuée d’atrocités qui marquèrent longtemps les esprits chinois. Le XVIIIème siècle est considéré comme l’âge d’or de cette dynastie qui atteindra sa plus grande expansion territoriale. Cependant, dès le XIXème siècle, la Chine entre dans une période de crise marquée par une forte agitation sociale, une stagnation économique ainsi que l’incapacité de la dynastie à se réformer. C’est pendant cette période d’instabilité que naît à Cuiheng (Guangdong) Sun Yat-sen孫逸仙 (1866-1925) aussi surnommé Sun Zhong Shan 孫中山.

Dès son adolescence, Sun Yat-sen émigre à Hawaï puis à Hong Kong où il obtient son diplôme de médecine. Il vécut pendant presque 20 ans hors de Chine. C’est un homme de la périphérie de la Chine. Il vit dans une Chine qui est en contact précoce avec le monde moderne, par opposition à la Chine plus traditionnelle. Ce n’est donc pas le mandarin classique mais plutôt un homme de l’extérieur tout imprégné de culture occidentale.

Dès 1892, il entre en politique et décide de fonder la Société pour la renaissance de la Chine. Quelques années plus tard, Sun Yat-sen est contraint de s’exiler au Japon. Pendant cette période il va donc unifier un certain nombre de forces d’opposition pour en faire un parti révolutionnaire en 1905 à Tokyo. Il s’agit de la « Ligue jurée »  Tongmenghui 同盟会, à laquelle il va donner un programme qui restera très célèbre, les trois principes du peuple : le nationalisme, la démocratie, le bien-être du peuple. Il s’agit ici de mettre en avant l’indépendance du peuple Chinois, c’est à dire, la lutte contre les Mandchous, sa « souveraineté » en instaurant la république de Chine et son bien-être qui résulte de la mise en place de diverses mesures redistributives. Entre 1907 et 1910 il tente six insurrections sans succès.

Le 10 octobre 1911, a lieu une importante révolte dans le sud de la Chine à Wuchang, à laquelle Sun Yat-sen n’est pas directement lié. Ce soulèvement provoque la chute du système impérial de la Chine, vieux de deux millénaires. À la nouvelle de la réussite de ce coup d’État, il rejoint au plus vite sa terre natale depuis les États-Unis où il s’était réfugié après son expulsion du Japon. Il est élu président provisoire et proclame à Nankin la République de Chine début 1912. Durant cette période Sun Yat-sen regroupe plusieurs organisations révolutionnaires et fonde le Kuomintang. Son mandat présidentiel ne dure même pas deux mois. Il est vite remplacé par le chef de guerre Yuan Shikai. De nouveau exilé au Japon, il sera réélu en 1921 président de la république de Chine.

Face aux divisions internes, Sun Yat-sen cherchera sans relâche à unifier le pays. Durant sa gouvernance, il fera de Canton un bastion révolutionnaire et gouvernera suivant le modèle Léniniste. Mais il meurt à l’âge de 59 ans en 1925. Beaucoup d’idées de Sun Yat-sen furent adoptées après 1928 et l’arrivée au pouvoir des nationalistes. Les différentes actions souvent vaines de Sun Yat-sen, ses principes et idées d’une Chine unie jetteront les bases du communisme et de la révolution de Mao menée en 1949.

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